Quel est ton parcours ?
Alhoussein Diallo : J’ai plutôt orienté mes études vers le management du sport. J’ai également pu faire un an à Londres dans cette branche, ce qui m’a permis de travailler mon anglais. À mon retour, j'ai passé ma licence d’agent de joueurs. Je suis désormais agent licencié FFF depuis maintenant 2 ans.
Pourquoi t'es-tu orienté vers le métier d’agent de joueurs de football ?
Alhoussein Diallo : Avant, je ne travaillais pas dans le monde du football, j’étais juste un passionné. Puis j’ai aidé un ami à moi, Prince Gouano qui est joueur professionnel et finalement, je me suis pris au jeu et j’ai décidé de passer l’examen d’agent.
Vers quelle école t’es-tu orientée ? Et pourquoi ?
Alhoussein Diallo : En France, il y a 3-4 écoles, pas plus. J’ai regardé les avis, les réseaux sociaux de chacune d’elles et j'en ai choisi une. J’étais un étudiant du lundi au vendredi. Je suis assez scolaire, donc il y avait pour moi ce besoin de se lever, d’avoir des horaires du lundi au vendredi. Après tout est une question de profil, certains vont par exemple préférer être en distanciel.
Existe-t-il une méthodologie particulière à adopter pour apprendre les cours de préparation à l’examen d’agent de joueurs FIFA ?
Alhoussein Diallo : Ce n’est que du par cœur, c’était bibliothèque, lecture et le cheminement se répète. Tu es avec ton livre et ton surligneur et tu apprends.
Quelle est la plus-value quand tu es détenteur de la licence d’agent de joueurs de football ?
Alhoussein Diallo : Dans mon cas précis, j’ai passé la licence d’agent de joueurs de football pour avoir de la crédibilité et ne dépendre de personne. Avoir mon nom sur les mandats, tout faire de moi-même et de manière officielle sans avoir besoin de relais.
"La licence d’agent montre également que tu es quelqu’un de fiable."
Tu peux aussi travailler dans plusieurs pays européens mis à part l’Italie ou la Hollande où il faudra prendre un agent local pour faire un deal.
L’examen est en deux parties. Laquelle est la plus compliquée ?
Alhoussein Diallo : En réalité, la première partie est compliquée, parce que c’est de l’apprentissage de droit pur, tu survoles 8 ou 9 domaines (sport, travail, contrat, image, etc.), et comme c’est indiqué, c'est du droit général. De mon côté, lorsque j’ai obtenu la première partie, je me suis dit « J’ai mon examen ! » La seconde partie correspond plutôt à ce dont tu vas être confronté dans le métier d’agent de joueurs FIFA au quotidien. Il faut connaître les réglementations spécifiques de la FFF, de la LFP et de la FIFA donc forcément, tu es plus impliqué.
Selon toi, quelles qualités avais-tu en rapport avec le métier d’agent de joueur de football ?
Alhoussein Diallo : Pour moi le relationnel, car c’est un métier de contact. Il faut parler plusieurs langues, pour ma part, je parle français, anglais et espagnol. Ce sont les deux points les plus importants.
Comment choisir un joueur de football avec lequel on veut travailler ?
Alhoussein Diallo : Au début, ce ne sont que les qualités footballistiques. L’erreur que j’ai faite, c’est de regarder les joueurs que moi, j'aime. J’aime le beau jeu, j’aime le Barca, ainsi au début, tu prends des petits gabarits et tu comprends vite que tu n’arrives pas à les placer. Finalement, tu optes pour des joueurs de football que le marché demande. Tu regardes toujours les qualités footballistiques et c’est qu’elles vont plaire aux clubs. Maintenant, je cible plutôt des profils.
Comment démarches-tu les joueurs de football avec qui tu souhaites travailler ?
Alhoussein Diallo : Si le joueur de football est majeur, je cherche ses coordonnés afin d’entrer en contact avec lui et lui présenter le projet. Si le joueur de football est mineur, je cherche les coordonnées de ses parents pour convenir d’un rendez-vous.
Que mets-tu en avant pour convaincre le joueur de football ou les familles à rejoindre ta boite ?
Alhoussein Diallo : Dans un premier temps, on met en avant notre licence d’agent FFF, cela montre qu’on travaille de manière officielle et légale. De plus, je leur explique que dans certaines grosses agences où il y a 30/40 joueurs, on ne va pas forcément l’accompagner pleinement. Chez SBS Management, on travaille avec un nombre de joueurs de football restreints. On va voir un ou deux matchs par mois de nos joueurs. On fait un suivi sportif régulier, si on n'a pas pu regarder un match en présentiel, on le regarde en vidéo et on fait un retour aux joueurs de football. Je mets l’accent sur l’individualisation. On propose également des moyens humains au quotidien , avec un préparateur physique, un analyste vidéo, un coach qui s’occupe de l’individualisation technique et deux scouts.
Un dernier mot pour les futurs agents de joueurs de football ?
Alhoussein Diallo : Il faut s’armer de courage, quand on se lance dans cette formation d’agent de joueur FIFA, on ne peut pas la faire à moitié, il faut être déterminé. Ce sont des soirées et des week-ends sacrifiés, où tu seras le nez dans tes bouquins et être focus sur ton examen d’agent de joueurs de football.
Interview menée par Abdelwahab Hamed pour SportsAgent Institute le 11 avril 2023.
